ceci est de grande valeur
« L’art contemporain a explosé ces dix dernières années, avec une offre pléthorique, des collectionneurs toujours plus nombreux, beaucoup d’argent et de spéculation à la clef. Il est devenu nécessaire de faire appel à un conseiller censé apporter des repères, calmer le jeu »
heum, c’est grave docteur ?
non, non
c’est le début d’un article des échos
« Profession : coach pour collectionneurs d’art »
http://www.lesechos.fr/journal20130315/lec1_enquete/0202624162954-profession-coach-pour-collectionneurs-d-art-549381.php
mince alors
être obligé d’être conseiller pour collectionner
on ne dit pas acheter
on collectionne l’art
cependant il faudrait ne pas perdre
et pour cela « l’art advisor » est là
« Je suis révulsée, tout le monde s’improvise aujourd’hui « art advisor » par appât du gain, sans connaissance solide »
ou encore
« Certains ont juste un carnet d’adresses et font cela sur leur temps libre, car c’est valorisant »
il y a les « vrais » et les autres
ce métier de conseil… en investissement, heu en art
oui, « conseil » en art
untel prend le conseil d’unetelle pour acheter telle pièce
oui, untel ne veut pas perdre
on pourrait raccourcir
en disant, grosso-modo, si on fait un retour en arrière
époque « pompier »
ils sont en train d’acheter le pompier de notre époque
hein ?
je blague
c’est vrai que si vous ne mettez plus d’artistes à versailles
le ministère de la culture n’a plus rien à faire
plus qu’à supprimer le poste…
et le château s’écroule
le marché est fait de ces lieux de « médiations » nécessaires
à l’amplification de la bonne parole
soutenant la pénétration des noms dans les mémoires
et le débarquement dans les collections
le travaille des « advisor » est de faire briller les noms
nous sommes passés de la critique à la promotion
« Nous faisons du sur-mesure et prévenons des dangers potentiels : se laisser séduire par l’environnement dans lequel on découvre un artiste, être porté par le « mainstream » et ne pas avoir son socle intime de convictions… Mon approche est sécuritaire, il y a toujours une idée de patrimoine derrière une collection »
ou encore
« La période est très créative et le marché s’est emballé, car la crise n’atteint pas le haut de gamme. »
oui, oui « nous » sommes bien loin de nous
madame mich(o)u…
—
quelle bonne* époque !
jf le scour, 2013
*je sais, je sais, je revendique