ceci n’est pas un ready madececi est un grand artiste allemand*
« En Allemagne, « un pays démocratique où règne la liberté de la presse, prime une certaine uniformisation de l’opinion, et un refus d’aborder le contenu, les questions que je soulève », juge-t-il. »
ce qui est bizarre c’est que la majorité
la ramène contre le poète
mais très peu
très très peu
donne le poème dans sa version allemande
ou traduite en français
« Günter Grass accuse Israël de menacer la paix mondiale et fait scandale »
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/04/04/gunter-grass-accuse-israel-de-menacer-la-paix-mondiale-et-fait-scandale_1680504_3214.html
histoire de laisser tous lecteurs que nous sommes
la possibilité d’apprécier cette prise de parole
ce poète qu’est günther grass
ose se mêler de ce qui ce passe dans son pays
et là-bas au moyen orient
la traduction (de traduction michel klepp) trouvée ici http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2012/04/04/23935136.html
elle était sur le site d’artetv… et retirée en attendant la traduction « autorisée » par son éditeur « le seuil », plof
à la suite la version parue en allemand au süddeutsche zeitung de munich
http://www.sueddeutsche.de/kultur/gedicht-zum-konflikt-zwischen-israel-und-iran-was-gesagt-werden-muss-1.1325809
« Ce qui doit être dit »
Pourquoi je ne dis pas
pourquoi ai-je tu pendant trop longtemps
ce qui est pourtant évident
et a fait l’objet de tant de simulations
dans lesquelles nous, les survivants,
sommes au mieux des notes de bas de page.
On évoque le droit à une frappe préventive,
l’éradication du peuple iranien soumis,
tenu à une liesse sans joie par un fort en gueule,
sous prétexte que ce potentat construirait une bombe atomique.
Mais alors, pourquoi m’interdis-je
de nommer cet autre pays
qui dispose depuis des années,
certes dans le plus grand secret,
d’un potentiel nucléaire croissant
et échappant à tout contrôle,
puisque aucun contrôle n’est permis ?
Le silence général autour de ce fait établi,
ce silence auquel j’ai moi-même souscrit,
je le ressens comme un mensonge pesant,
une règle que l’on ne peut rompre
qu’au risque d’une peine lourde et infâmante :
le verdict d’antisémitisme est assez courant.
Mais aujourd’hui, alors que mon pays
coupable de crimes sans commune mesure,
pour lesquels il doit rendre des comptes encore et encore,
mon pays donc, dans un geste purement commercial,
certains parlent un peu vite de réparation,
s’en va livrer un nouveau sous-marin à Israël,
un engin dont la spécialité est d’envoyer
des ogives capables de détruire toute vie
là où l’existence de ne serait-ce qu’une seule
bombe nucléaire n’est pas prouvée,
mais où le soupçon tient lieu de preuve,
je dis ce qui doit être dit.
Pourquoi me suis-je tu aussi longtemps ?
Parce que je croyais que mes origines,
entachées par des crimes à jamais impardonnables,
m’interdisaient d’exprimer cette vérité,
d’oser reprocher ce fait à Israël,
un pays dont je suis et veux rester l’ami.
Pourquoi ne dis-je que maintenant,
vieux, dans un ultime soupir de mon stylo,
que la puissance nucléaire d’Israël
menace la paix mondiale déjà fragile ?
Parce qu’il faut dire maintenant
ce qui pourrait être trop tard demain,
et parce que nous, Allemands, avec le poids de notre passé,
pourrions devenir les complices d’une crime,
prévisible et donc impossible
à justifier avec les excuses habituelles.
Pourquoi je ne dis pas
pourquoi ai-je tu pendant trop longtemps
ce qui est pourtant évident
et a fait l’objet de tant de simulations
dans lesquelles nous, les survivants,
sommes au mieux des notes de bas de page.
Je dois l’admettre aussi, je ne me tairai plus
parce que j’en ai assez de l’hypocrisie de l’Occident
et j’espère que nombreux seront ceux
prêts à se libérer des chaînes du silence,
pour appeler l’auteur d’une menace évidente
à renoncer à la violence tout en exigeant
un contrôle permanent et sans entraves
du potentiel atomique israélien
et des installations nucléaires iraniennes
par une instance internationale
acceptée par les deux gouvernements.
Ce n’est qu’ainsi que pourrons aider
les Israéliens et les Palestiniens,
mieux encore, tous les peuples,
frères ennemis vivant côte à côte
dans cette région guettée par la folie meurtrière,
et en fin de compte nous-mêmes.
Was gesagt werden muss
Warum schweige ich, verschweige zu lange,
was offensichtlich ist und in Planspielen
geübt wurde, an deren Ende als Überlebende
wir allenfalls Fußnoten sind.
Es ist das behauptete Recht auf den Erstschlag,
der das von einem Maulhelden unterjochte
und zum organisierten Jubel gelenkte
iranische Volk auslöschen könnte,
weil in dessen Machtbereich der Bau
einer Atombombe vermutet wird.
Doch warum untersage ich mir,
jenes andere Land beim Namen zu nennen,
in dem seit Jahren – wenn auch geheimgehalten –
ein wachsend nukleares Potential verfügbar
aber außer Kontrolle, weil keiner Prüfung
zugänglich ist?
Das allgemeine Verschweigen dieses Tatbestandes,
dem sich mein Schweigen untergeordnet hat,
empfinde ich als belastende Lüge
und Zwang, der Strafe in Aussicht stellt,
sobald er mißachtet wird;
das Verdikt « Antisemitismus » ist geläufig.
Jetzt aber, weil aus meinem Land,
das von ureigenen Verbrechen,
die ohne Vergleich sind,
Mal um Mal eingeholt und zur Rede gestellt wird,
wiederum und rein geschäftsmäßig, wenn auch
mit flinker Lippe als Wiedergutmachung deklariert,
ein weiteres U-Boot nach Israel
geliefert werden soll, dessen Spezialität
darin besteht, allesvernichtende Sprengköpfe
dorthin lenken zu können, wo die Existenz
einer einzigen Atombombe unbewiesen ist,
doch als Befürchtung von Beweiskraft sein will,
sage ich, was gesagt werden muß.
Warum aber schwieg ich bislang?
Weil ich meinte, meine Herkunft,
die von nie zu tilgendem Makel behaftet ist,
verbiete, diese Tatsache als ausgesprochene Wahrheit
dem Land Israel, dem ich verbunden bin
und bleiben will, zuzumuten.
Warum sage ich jetzt erst,
gealtert und mit letzter Tinte:
Die Atommacht Israel gefährdet
den ohnehin brüchigen Weltfrieden?
Weil gesagt werden muß,
was schon morgen zu spät sein könnte;
auch weil wir – als Deutsche belastet genug –
Zulieferer eines Verbrechens werden könnten,
das voraussehbar ist, weshalb unsere Mitschuld
durch keine der üblichen Ausreden
zu tilgen wäre.
Und zugegeben: ich schweige nicht mehr,
weil ich der Heuchelei des Westens
überdrüssig bin; zudem ist zu hoffen,
es mögen sich viele vom Schweigen befreien,
den Verursacher der erkennbaren Gefahr
zum Verzicht auf Gewalt auffordern und
gleichfalls darauf bestehen,
daß eine unbehinderte und permanente Kontrolle
des israelischen atomaren Potentials
und der iranischen Atomanlagen
durch eine internationale Instanz
von den Regierungen beider Länder zugelassen wird.
Nur so ist allen, den Israelis und Palästinensern,
mehr noch, allen Menschen, die in dieser
vom Wahn okkupierten Region
dicht bei dicht verfeindet leben
und letztlich auch uns zu helfen.
la lecture finie
même si le seule blog de la chaine contestataire parisienne
http://blogs.mediapart.fr/blog/niklas/050412/guenther-grass-israel-menace-la-paix-mondiale (voir la mise à jour plus bas)
qui en parle
dit dans les commentaires que la traduction n’est pas à la hauteur…
je trouve ce texte vrai
comme ce que je vois de la réalité
günther grass me donne à voir ce qu’il en pense
à sa manière
avec ses mots
c’est redoutable
c’est vrai
c’est le vrai d’un artiste qui la ramène
avec l’envergure de son parcours
et là cet homme, il a un « putain » de parcours
parcours plus vrai
son parcours et son vrai
évidement, ça dérange tout le complexe journalo-médiatico-militaro-propre sur lui mondial…
chapeau l’artiste
merci, monsieur, le poète
vous visez juste
vous osez le faire et vous dérangez
vous y êtes !
aller** quelle époque
jf le scour, 2012
*je ne fais pas dans la préférence nationale
pour faire échos à l’artiste anglais d’hier… ↑
**je sais, je sais, je revendique
mise à jour juste après…
« Un poème de Günter Grass fait l’effet d’une bombe »
http://passouline.blog.lemonde.fr/2012/04/05/un-poeme-de-gunter-grass-fait-leffet-dune-bombe/
nous sommes ici chez le « professionnel des professionnels » de la critique… littéraire
avec des commentaires… multiples et variés
« L’écrivain Günter Grass a publié aujourd’hui dans le quotidien de Munich, et conjointement dans The New York Times, La Repubblica et El País un poème titré « Ce qui doit être dit », dans lequel il met en garde contre une guerre entre Israël et l’Iran. «
d’après http://www.presseurop.eu/fr/content/news-brief/1742412-guenter-grass-l-eternel-antisemite
étonnant que des quotidiens américain, italien et espagnol
reprennent alors qu’en france, rien…
mise à jour du 7 avril 2012, deuxième
le blog de mediapart cité, a été « nettoyé », je me renseigne au près de son auteur ??? ↑
mise à jour le 9 avril 2012
à propos du blog de mediapart pas de nouvelle
« Günter Grass réfute tout antisémitisme »
http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Actualite/Guenter-Grass-refute-tout-antisemitisme-_NG_-2012-04-06-787442
« Günter Grass interdit de visite en Israël »
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/04/08/gunter-grass-interdit-de-visite-en-israel_1682345_3218.html
« Adolf Muschg prend la défense de Günter Grass «
http://www.romandie.com/news/n/Adolf_Muschg_prend_la_defense_de_Gunter_Grass090420120729.asp?
ça va enfin sortir à paris la polémique
le premier que je lis… me fait rire comme à propos du stalinien mélenchon
« Günter Grass raisonne comme un tambour »
http://www.causeur.fr/gunter-grass-raisonne-comme-un-tambour,16953